Société

Pratiques environnementales des Français en 2019

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Depuis les années 1990, le ministère en charge de l’Environnement mène de manière régulière des enquêtes quantitatives pour connaître les actions individuelles que les Français privilégient afin de protéger l’environnement. En suivant la prise en considération de l’environnement dans la vie quotidienne des ménages, ces enquêtes permettent de saisir les progrès et les points de blocage en la matière. Qu’il s’agisse de trier ses déchets, de faire des économies d’énergie, de changer ses modes de déplacement ou de consommation, ces formes d’implication individuelle reflètent l’appropriation des problèmes environnementaux par les Français. Elles montrent également le chemin qu’il reste à parcourir pour mobiliser largement la société au service de la protection de l’environnement.

Hiérarchie des pratiques individuelles visant à protéger l’environnement

S’imposant de longue date comme la pratique environnementale incontournable, le tri des déchets ménagers était cité en 2013 par 62 % des Français. Levier simple à mettre en œuvre et susceptible d’entraîner des résultats significatifs, le tri sélectif des déchets a été facilité par la diffusion élargie de dispositifs de tri à l’échelle municipale.

Le poids de cette pratique tend cependant à masquer les autres actions individuelles qui peuvent permettre de protéger l’environnement. C’est pourquoi le questionnement a évolué en 2015, afin de saisir les actions jugées les plus efficaces, celles qui sont mises en œuvre le plus fréquemment et celles que les ménages ont le plus de difficultés à intégrer dans leur quotidien.

Le tri des déchets pour le recyclage s’impose à nouveau comme la principale pratique environnementale mise en œuvre, même si elle n’est pas considérée comme la plus efficace. Sur cet aspect, les Français considèrent en effet qu’il serait plus efficace de réduire sa consommation d’énergie ou de produire moins de déchets.

En croisant deux des facteurs étudiés (difficulté et mise en œuvre), trois types de pratiques se distinguent : les actions faciles qui sont fréquemment mises en œuvre (gestion des déchets et réduction de la consommation d’énergie), celles qui paraissent assez simples mais qui sont peu fréquentes (réduction de la consommation d’eau et choix de produits locaux), et celles qui sont peu pratiquées et semblent compliquées (moindre utilisation de la voiture, choix d’un mode de déplacement moins polluant et achat de produits écolabellisés).

Entre 2015 et 2019, quelques évolutions saillantes méritent d’être signalées. Concernant la modalité « Choisir un mode de déplacement plus respectueux de l’environnement », la part des enquêtés jugeant cette action efficace a chuté de 15 points, tandis que la fréquence de celle-ci baissait également de 8 points. Le niveau de difficulté de cette pratique a par ailleurs augmenté de 4 points. Dans le même temps, l’indice de difficulté de la modalité « Moins utiliser sa voiture » a aussi augmenté de 8 points. Cette action est cependant jugée plus efficace que par le passé (+ 6 points). Le tri des déchets et les économies d’énergie sont considérés en 2019 comme bien moins difficiles (-7 et -6 points par rapport à 2015). En revanche, la fréquence du tri accuse une baisse de 8 points, pendant que la réduction des consommations d’énergie progresse de 5 points. Enfin, il semble que le choix de produits locaux est désormais considéré comme une action plus efficace (+7 points) et l’achat de produits écolabellisés comme une action moins difficile (-7 points).

Efficacité et sobriété énergétique

Pour la douzième année consécutive, un tiers des enquêtés déclare que leur logement est insuffisamment isolé. Dans le même sens, la part des Français disposés à entreprendre des travaux visant à réduire la consommation d’énergie de leur logement reste stable depuis plusieurs années. Alors que 43 % des enquêtés envisageaient de tels investissements en 2008, ils ne sont désormais que 37 % à répondre de la sorte depuis quelques années.

Isolation du logement et nécessité d’entreprendre des travaux de maîtrise de l’énergie
Illustration 1643
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Note : La question posée était « Selon vous, votre logement est-il mal ou insuffisamment isolé du froid et de la chaleur extérieurs ? Selon vous, serait-il nécessaire d’entreprendre des travaux destinés à diminuer la consommation d’énergie de votre logement (chauffage, isolation, ventilation…) ? ». Les valeurs sont exprimées en %.

Comme l’année précédente, sept Français sur dix déclarent en 2019 baisser fréquemment le chauffage ou la climatisation à leur domicile pour réduire leur consommation d’énergie. Après avoir progressé entre 2009 et 2015, cet indicateur avait momentanément baissé en 2016. En dépit d’un rebond les années suivantes, ce souci de réguler la température du logement pour faire des économies d’énergie reste en retrait par rapport à ce qu’il était auparavant. De manière encore plus marquée, la vigilance à l’égard des veilles électroniques a nettement régressé au cours des dix dernières années. En effet, alors que 53 % des enquêtés déclaraient en 2009 « toujours couper le mode veille de leurs appareils électroniques », ils ne sont plus que la moitié à affirmer agir de la sorte en 2019.

Régulation thermique du logement
Illustration 1212
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Note : La question posée était «  A votre domicile, vous arrive-t-il de baisser le chauffage ou la climatisation afin de limiter votre consommation d’énergie ? ». Les valeurs sont exprimées en %. Le graphique ne fait pas apparaître les personnes qui n’ont pas répondu à la question (entre 2 et 5 % selon les années).
Extinction du mode veille des appareils électroniques
Illustration 1213
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Note : La question posée était « A votre domicile, vous arrive-t-il de couper le mode veille des appareils électroniques ? ». Les valeurs sont exprimées en %.

Mobilité quotidienne

Qu’il s’agisse de se rendre sur leur lieu de travail ou d’aller faire leurs courses, trois enquêtés sur cinq déclarent utiliser principalement une voiture ou un deux-roues motorisé. Ce mode de déplacement semble toutefois décroître légèrement en 2019, au profit de l’utilisation couplée de transports en commun et d’un véhicule motorisé. De manière générale, les modes de transport dont l’impact environnemental est moindre (marche, vélo, transports en commun) sont à un niveau stable.

Modes de transports quotidiens
Illustration 1214
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Note : Les questions posées étaient « Parmi les moyens de transport suivants, lequel utilisez-vous habituellement pour vous rendre sur votre lieu de travail ou d’études ? pour faire vos courses ? ». Les valeurs sont exprimées en %. Le graphique se concentre sur les enquêtés qui ont effectivement choisi l’une des modalités de réponse proposées. Pour les trajets quotidiens, une part importante de l’échantillon (entre 39 et 42 % selon les années) n’ayant pas répondu ou n’étant pas concernée par la question, ces enquêtés ont volontairement été exclus de cette représentation. Dans une moindre mesure (entre 2 et 8 %), il en va de même concernant les trajets visant à faire des courses.

En comparant la situation des mobilités douces en 2009 et 2019, aucun changement substantiel n’apparaît clairement dans l’enquête. Si la marche à pied semble progresser un peu pour aller faire ses courses, c’est probablement lié à un recours accru à des commerces de proximité. Concernant le recours (exclusif ou combiné) du vélo pour effectuer les trajets domicile-travail, la progression reste limitée (de 2,6 % à 3,6 % en l’espace de dix ans).

Évolution des moyens de transport alternatifs utilisés pour effectuer des trajets réguliers
Illustration 1215
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Note : Les valeurs sont exprimées en %. Cette représentation graphique précise la répartition de la modalité « Marche à pied, vélo et/ou transports en commun » (présentée dans le graphique précédent) en comparant les années 2009 et 2019.

En 2019, près de deux tiers des Français (64 %) continuent de se montrer pessimiste quant à l’éventualité d’un quotidien sans voiture. Entre 2011 et 2015, la part des enquêtés considérant qu’il serait à l’avenir de plus en plus facile d’effectuer ses déplacements quotidiens sans voiture avait progressé de sept points. Depuis, cet indicateur a régressé et se situe trois points en deçà de son niveau de 2008.

Abandon envisageable de la voiture
Illustration 1216
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Note : La question posée était « Là où vous habitez, pensez-vous qu’à l’avenir il sera de plus en plus facile pour vous d’effectuer vos déplacements quotidiens (travail, études, loisirs, courses) sans voiture ? ». Les valeurs sont exprimées en %.

Depuis le début de la décennie, un tiers des enquêtés ne voient pas ce qui pourrait les encourager à moins utiliser leur véhicule motorisé. Avant de renoncer à l’usage de leur voiture, 29 % des Français souhaiteraient que l’offre en matière de transports en commun s’améliore et 10 % voudraient qu’ils soient moins chers.
Par ailleurs, 9 % des enquêtés attendent que des pistes cyclables plus nombreuses et plus sécurisées soient ouvertes à la circulation avant d’opter pour un usage plus régulier du vélo.

Motivations pour renoncer à l’usage quotidien de la voiture
Illustration 1217
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Note : La question posée était « Lors de vos déplacements quotidiens (travail, études, loisirs, courses), quel facteur vous encouragerait à moins utiliser votre voiture (y.c. un véhicule utilitaire), votre moto ou votre scooter ? ». Les valeurs sont exprimées en %.

Consommation responsable

Contrairement à 2012 où la notion de consommation responsable renvoyait avant tout à l’idée de n’acheter que le nécessaire en évitant le gaspillage, cette définition a régressé de trois points en 2019 et se trouve désormais devancée par l’idée d’acheter des produits fabriqués localement. « Consommer des produits plus respectueux de l’environnement » est désormais la troisième définition de la consommation responsable la plus citée. Cette progression se fait au détriment de l’investissement « dans des produits plus robustes et plus économiques sur le long terme ». Très en retrait par rapport aux autres acceptions du terme, l’achat de « produits issus du commerce équitable » (2 %) progresse malgré tout entre 2012 et 2019.

Définition de la consommation responsable
Illustration 1934
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Note : La question posée était « On parle de plus en plus de « consommation responsable ». Selon vous, la consommation responsable, c’est en priorité ? ». Les valeurs sont exprimées en %.

Comme les années précédentes, les Français attendent surtout d’être convaincus que le prix des produits respectueux de l’environnement n’est pas plus élevé avant d’en acheter davantage. Contrairement à ce facteur (qui baisse de 3 points), la part des ménages souhaitant en savoir davantage sur ces produits et leurs conditions d’utilisation a progressé en 2019. Dans le même temps, de plus en plus de consommateurs indiquent qu’ils attendent un élargissement de l’offre disponible (18 %) ou une meilleure signalétique sur ces produits (17 %).

Motivations pour acheter des produits plus respectueux de l’environnement
Illustration 1219
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Note : La question posée était « Qu’est-ce qui vous inciterait à acheter davantage de produits respectueux de l’environnement ? ». Les valeurs sont exprimées en %.

Dans le prolongement des années précédentes, la part des Français déclarant avoir récemment acheté des produits bio a encore augmenté en 2019 et atteint désormais 63 % des enquêtés.

Par ailleurs, 55% des Français déclarent avoir acheté un ou plusieurs produits portant un label écologique au cours du mois écoulé. Après quatre années de stabilité, cet indicateur connaît en 2019 une augmentation de 4 points

Achats de produits bio au cours du dernier mois
Illustration 1220
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Note : La question posée était « Au cours du dernier mois, vous-même ou un membre de votre ménage, avez-vous réalisé des achats dans un magasin bio ou dans le rayon bio d’un supermarché ? ». Les valeurs sont exprimées en %.
Achats de produits écolabellisés au cours du dernier mois
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Note : La question posée était « Au cours du dernier mois, vous-même ou un membre de votre ménage, avez-vous acheté un ou plusieurs produits portant un label écologique (comme par exemple le label NF Environnement) ? ». Les valeurs sont exprimées en %.

56 % des Français déclarent en 2019 se soucier fréquemment de la distance parcourue par les produits alimentaires qu’ils achètent, soit 8 points de plus qu’en 2011.

Concernant les autres produits (vêtements, chaussures, meubles), la part des enquêtés déclarant consulter « toujours » ou « souvent » les étiquettes de ces marchandises afin de connaître leur origine géographique a baissé de 3 points. Cette forme de vigilance ne concerne donc plus que 31 % des ménages fin 2019. Dans le même temps, 39 % des enquêtés reconnaissent même ne « jamais » y prêter attention.

Vigilance à l’égard de la provenance géographique des produits alimentaires
Illustration 1222
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Note : La question posée était « Lorsque vous achetez vos produits alimentaires (fruits, légumes, viandes), faites-vous attention à la distance parcourue pour leur transport (leur provenance géographique) ? » Les valeurs sont exprimées en %. Le graphique ne fait pas apparaître les personnes qui n’ont pas répondu à ces questions (entre 1 et 5 % selon les années).
Vigilance à l’égard de la provenance géographique des produits non-alimentaires
Illustration 1223
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Note : La question posée était « Lorsque vous achetez vos produits non-alimentaires (vêtements, chaussures, meubles), accordez-vous de l’importance au lieu de fabrication (leur provenance géographique) ?  » Les valeurs sont exprimées en %. Le graphique ne fait pas apparaître les personnes qui n’ont pas répondu à ces questions (entre 1 et 5 % selon les années).

En 2019, la part des Français déclarant ne « jamais » faire attention aux quantités de déchets générés par leur consommation est historiquement basse. Par rapport à 2011, la part des enquêtés affirmant prendre régulièrement en considération la quantité de déchets que leurs achats sont susceptibles de générer a augmenté de sept points et s’établit à 39 %. Sur la même période, la part de ceux qui déclarent n’y faire jamais attention a baissé de neuf points.

Vigilance à l’égard de la quantité de déchets induits par les achats
Illustration 1224
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Note : La question posée était « Lorsque vous achetez certains produits, faites-vous attention à la quantité de déchets que cela implique ? ». Les valeurs sont exprimées en %. Le graphique ne fait pas apparaître les personnes qui n’ont pas répondu à ces questions (entre 1 et 5 % selon les années).
Méthodologie

L’Insee réalise chaque mois l’enquête de conjoncture auprès des ménages (Camme) par téléphone auprès de 1 800 individus environ. L’échantillon est constitué de ménages ordinaires équipés d’une ligne de téléphone fixe (tirés dans le fichier de la taxe d’habitation et dont le numéro de téléphone se trouve dans l’annuaire des pages blanches) et résidant en France métropolitaine. La personne interrogée est indifféremment le titulaire de la ligne ou son conjoint.

Son objectif est de recueillir l’opinion que se font les ménages, résidant en métropole, sur la conjoncture économique générale de la France d’une part, sur leur situation financière personnelle, leurs intentions en matière d’épargne et d’achats de biens d’équipements d’autre part, selon un questionnaire inchangé et dans des délais stricts. Ces informations sont destinées à fournir une aide au diagnostic conjoncturel de l’économie française et européenne.

Le dispositif permet également, le cas échéant et sur un mois donné, de rajouter une micro plateforme de 20 questions maximum sur des sujets variables. C’est le cas de la plateforme Environnement, proposée par le CGDD/SDES depuis 2008 (et partiellement adaptée en 2012) et réalisée chaque année au mois de novembre.
La vocation de la plateforme Environnement de l’enquête Camme est de faire des diagnostics conjoncturels sur la manière dont les individus appréhendent les enjeux environnementaux généraux, certaines évolutions dans le domaine de la consommation, des déplacements ou de l’habitat et les conséquences sur leurs propres comportements.
Deux dimensions sont abordées :

  • les opinions, c’est-à-dire des points de vue, des prises de position exprimés verbalement à propos d’un sujet ou d’un débat d’actualité ;
  • les pratiques, les comportements mis en œuvre par les individus.
    Les chiffres indiqués correspondent à des pratiques déclarées. Ils sont donc susceptibles d’être surévalués par rapport aux pratiques effectives des ménages. Cette surestimation peut être due à un mécanisme dit de « désirabilité sociale » fréquemment observé dans les enquêtes d’opinions centrées sur des sujets comme l’environnement pour lesquels il existe souvent une adhésion consensuelle. Il s’agit pour l’individu interrogé de répondre en adéquation avec ce qu’il juge être une valeur ou une attitude socialement valorisée. Par ce processus, l’enquête contribue donc à amplifier l’écart entre ce que disent et ce que font les individus.

Les données de la partie « Hiérarchie des pratiques individuelles visant à protéger l’environnement » sont issues d’un autre baromètre du CGDD/SDES, réalisé depuis 1995 par le Credoc dans le cadre du dispositif d’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français ». Ces données sont collectées en face-à-face auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 personnes. Ce baromètre est réalisé tous les deux ans en début d’année impaire.

Ressources

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