L’Inventaire national des plans d’eau (INPE) révèle que la France compte 856 000 plans d’eau. Il doit permettre de mieux connaître et gérer cette ressource essentielle dans un contexte de changement climatique.
Lacs, mares, étangs, retenues de barrage… Les plans d’eau sont des éléments essentiels du paysage français, et leur nombre est plus important qu’on ne le pense. L’Inventaire national des plans d’eau (INPE) vient de révéler que la France en compte plus de 856 000 (hors Guyane), couvrant environ 1 % du territoire national. Ces milieux aquatiques jouent un rôle crucial pour la biodiversité, l’économie et la société.
« En France, l’eau douce est principalement utilisée pour trois grands usages, explique Barbara Freidman, chargée de partenariats et de relations institutionnelles à l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) : la consommation d’eau potable, l’irrigation agricole et l’industrie. L’Inventaire national des plans d’eau vise à apporter de la connaissance et à informer les acteurs territoriaux sur les aspects environnementaux, sociétaux et règlementaires de ces plans d’eau. Face à la pression croissante sur l’eau et au changement climatique, il était devenu indispensable de mieux connaître et gérer cette ressource. Pour agir, il faut savoir ! »
Les petits plans d’eau sont très majoritaires
L’INPE décrit précisément chaque plan d’eau : localisation, superficie, nature, volume, usages ainsi que son lien avec les cours d’eau environnant. Il met en lumière leurs différences, notamment en taille : on apprend ainsi que plus de 500 000 plans d’eau ont une surface inférieure à 0,1 hectare. 5 sur 8 sont donc plus petits qu’un plan d’eau qui mesurerait environ 30 mètres de diamètre. L’ensemble de ces petits plans d’eau représente une capacité totale d’environ 17 milliards de mètres cubes, soit à eux seuls près d’un cinquième du Lac Léman, le plus grand lac d’Europe en volume. Ou encore 4 fois le volume d’eau consommé chaque année en France2.
Mais l’INPE va plus loin. Il a pour objectif de constituer une base de données nationale complète et évolutive. Cet inventaire, lancé après les Assises de l’eau de 2019 et le « Varenne agricole de l’eau » de 2022, a été conduit par l’Inspection générale de l’environnement (IGEDD) et la Direction de l’eau et de la biodiversité (DEB) du ministère de la Transition écologique. Sa réalisation a été confiée à l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) qui s’est appuyé sur des images satellites, des prises de vues aériennes, des bases de données géographiques existantes et des informations recueillies sur le terrain pour localiser et décrire chaque plan d’eau.
Un outil de connaissance et de gestion tourné vers l’avenir
« L’un des enjeux principaux est de connaître et réguler la répartition des ressources en eau sur notre territoire, dans une logique de sobriété, afin d’utiliser cette ressource au plus juste, appuie Barbara Freidman. Cet inventaire permet aussi d’identifier les plans d’eau qui jouent un rôle en matière de biodiversité afin de mieux les protéger, notamment face au changement climatique. »
L’INPE offre à ceux qui gèrent et préservent l’eau – services de l’État, établissements publics, collectivités locales, associations – un outil puissant pour améliorer sa gestion. Il permet d’identifier les zones à enjeux, de planifier des actions de restauration, de suivre l’évolution des plans d’eau au fil du temps et de prendre des décisions éclairées pour garantir une utilisation durable de la ressource en eau. « Les lacs et plans d’eau représentent une réserve d’eau potable pour l’avenir ! », conclut Barbara Freidman.